jeudi 9 mai 2013

Ascension du volcan Merapi

quand on te propose une soirée qui commence à 22h, tu penses à une soirée avec tes amis, dans un bar ou quelques chose comme ça.Et moi, non, j'ai décidé de faire original!

Quand j'ai commencé à chercher les sorties organisées pour grimper le mont Merapi, j'ai vu que le départ était à 22h , qu'il s'agissait d'un mont assez abrupte et qu'il fallait compter 8 heures de marche aller-retour.Ca n'allait pas me décourager pour autant!(2900 m d'altitude)
Mais, à quel moment dort-on?
Eh bien, non, on ne dort pas.Le fait de gravir le mont dans la nuit évite la chaleur de la journée et nous permet de voir un fabuleux lever de soleil.
lever de soleil ,vue de Merapi


Disons que ça faisait beaucoup d'informations à emmagasiner pour faire le choix d'y aller:
-il faut avoir une bonne condition physique (je subi encore le décalage horaire)
-il faut faire une nuit blanche( sans dormir toute une nuit, je ne sais même pas comment je peux être-plutôt désagréable-je dirais)
Mais , j'avoue, c'est un gros challenge!!Et j'ai envie de me défier.
Il faut croire que cet épisode en Inde ne m'a pas servi de leçon.Alors, c'est parti pour une ascension du volcan Merapi (toujours actif).
le point orange, c'est de la lave, il doit donc y faire chaud!
Rendez pris à 22 h donc, nous sommes quatre:une Finlandaise, un Slovaque, un Français et moi.Après deux heures de route en voiture, nous arrivons dans un petit village où nous sommes accueillis par notre guide.Un petit café ou un thé,vérification de ce dont nous avons besoin(eau, lampe frontale) et nous commençons l'ascension.Il s'agit de 9 km à pied .(déjà, je trouve que c'est beaucoup, à "plat").

Tout d'abord, il s'agit d'une route goudronnée, empruntée par les voitures et les scooters.
Arrivée sur le premier plateau, je me dis que ça va être difficile parce qu'il fait froid et que nous sommes trempés de sueur qui se gèle presque dès qu'on arrête de marcher (et aussi parce que je suis en short, mon unique pantalon étant à la laverie).Je me dis qu'il est encore temps de faire demi-tour, mais bon, c'est un défi lancé à moi-même et je relève donc le challenge.
Là, on commence le vif du sujet : l'ascension, d'abord sur un espèce de petit sentier entre des arbres, je ne vois rien, à part les pieds du guide qui me précède.

Et je commence à:
-me demander ce que je fais là, au milieu de la nuit, à grimper un sommet que je ne vois pas
-penser au fait que j'ai payé pour ça (suis-je maso?)
-avoir du mal à prendre ma respiration
-avoir envie de dormir
- sentir mes jambes très lourdes
- prier pour que tout mon groupe arrive au sommet
-réfléchir au fait que ce ne serait peut-être pas un échec si je vais pas jusqu'en haut...(et cela toutes les 5 minutes)bref, gros doute sur mes capacités.
-remarquer que j'ai vraiment froid et qu'à part mes chaussures de rando, on a plus l'impression que je vais à Saint-Tropez qu'à l'ascension d'une montagne.



Après la semi-jungle traversée, voilà la terre et les pierres.Nos pas ne sont pas sûrs,les chaussures glissent sur les petits cailloux, qui font comme des billes.A ce moment-là, je me convains juste d'aller le plus loin possible et je ne pense pas encore au retour...(step by step!).
Après ça, le sable-poussière volcanique, nos pas s'enfoncent dans le sable(et ne pas oublier de vous dire qu'on marche toujours sur un pente abrupte).
pour être pentu, c'est pentu!

Là, je comprends pourquoi le guide portent des bottes en caoutchouc.On a de la poussière dans les yeux, le nez , la bouche et surtout 2 kilos de poussière fine dans chaque chaussure.Lui, il est tranquille!On sent qu'on est vraiment en pente, qu'on est surement très haut mais on est dans le noir complet donc on avance.
On arrive sur le dernier plateau avant le sommet, à cet endroit le vent est glacial, je ne sens plus mes doigts(difficile à croire alors qu'il fait si chaud en journée ).A ce moment, je comprends pourquoi le guide a un gros sac, c'est pas un petit pique nique à nous faire déguster au sommet:il a emmené deux pulls polaires, un bonnet, des gants,et un parka.
Moi, tout ce que j'ai dans mon sac:mon appareil photo et ma bouteille d'eau, mes vêtements sont déjà sur moi (petit rappel, je suis en shirt avec un sweet-manches longues quand même-).Je me sens ridicule mais surtout complètement frigorifiée.
Le guide nous dit qu'à partir de ce plateau, il reste une heure de montée, que là, ça va être dangereux, qu'on risque de tomber et qu'il faut choisir si on continue ou non.
le guide a eu pitié et m'a prêté ses gants!


A ce moment-là, avec ce qu'il vient de dire, j'en ai plus franchement envie.mais j'ai trop froid pour rester à cet endroit, donc finalement, c'est marche ou crève -de froid-!
Donc on décide de tous continuer.
Nous sommes finalement arrivés au sommet, un tout petit endroit(forcément, c'est le sommet!), on s'est tous félicités et on a dû attendre le lever du soleil(40 minutes)et là, j'ai eu froid, très froid!J'arrivais même plus à parler tellement je claquais des dents.
J'ai pu prendre quelques photos du jour qui va bientôt se lever.Mais aussi du volcan, qui est toujours actif, mais pas bien grand-du moins vu d'en haut(je comptais sur lui pour me réchauffer, rien, que dalle!).
sable volcanique, il y a un côté lunaire...

Sauf que le problème, c'est qu'une fois que le soleil s'est levé, oooooooooooh oui, c'est super beau, j'ai même oublié un moment que j'avais froid!Mais ça y est, je vois réellement la pente, je réalise le danger,la hauteur,la verticalité de la pente et là, c'est le drame:le vertige me prend.
Je peux plus me mettre debout, comme l'impression que je vais tomber dans le vide!Là, je me suis demandée si j'allais pouvoir redescendre mais une fois de plus, le froid m'a aidé à me décider,une fois la vue admirée et les photos prises.

J'ai donc inventé (ou pas)une nouvelle façon de descendre une pente escarpée, que je qualifierais de "descente du crabe".A quatre pattes mais le ventre vers le ciel (mon guide a beaucoup ri!).
La descente a été fastidieuse parce qu'on commençait vraiment à sentir la fatigue de la nuit manquante cumulée aux kilomètres parcourus et le fait de descendre une montagne, ça ne fait pas de bien aux articulations.Et puis, on est tous tombés au moins une fois, moins avec mon short, j'y ai eu le droit aussi (bon pour une bonne écorchure) et un magnifique trou dans ce fameux short (qui permet donc de voir un petit morceau de peau de fesses).
outch!

Bref, nous sommes repartis dans la voiture pour deux heures de route, les corps meurtris, endoloris ensanglantés, poussiéreux.Les visages marqués par la fatigue et l'effort mais le sourire aux lèvres quant à l'effort accompli.Plus personne ne parlait, les têtes tombaient d'un côté ou d'un autre, tellement nous ne pouvions lutter contre la fatigue et l'endormissement...
Pour moi, c'est un réel vrai exploit, je me sens fière de moi.J'ai réussi à surmonter la fatigue, le froid et la peur du vide(et je vous parle pas des araignées rencontrées dans la forêt).

Et un challenge de réussi, UN!!!

15 commentaires:

  1. punaise Dani je suis fiere de toi, tu m' a emue, tu me donne envie de faire ce que tu fais... meme si c est plus difficile pour moi.... en tous cas maille bravo, beau challenge. bises ^^

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    1. merci beaucoup alex!mais toi aussi, tu suis tes rêves et c'est super, félicitations à toi!

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  2. Génial! rude épreuve... ça, on ne peut pas dire que ce ne soit pas la vraie vie,c'est la parfaite allégorie de toutes les difficultés que la vie que tu as choisi suppose aussi, en plus du bien-être qu'elle apporte!
    Challenger sans frontière, amie globetrotteuse bravo!!!ca, c'est VRAIMENT la vraie vie.

    Anne lise

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    1. allégorie, qu'est ce que tu parles bien, anne-lise!!en effet, j'ai trouvé que c'était exactement ce que pouvait représenter la vie, cette montagne à gravir avec ces moments de doute, le plaisir, la fierté, la difficulté...

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  3. Bravo profil aidant compétiteur !!!

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    1. j'ai plus mis en exergue mon coté challenger sur ce coup en effet.J'y ai pensé pendant l'ascension!!

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  4. Respect!!! ¤fufu¤

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  5. waaahhhhh waaaah wwwaaahhha !! RESPECT !! T'es trop forte, the Best !! Tu peux être très très fière de toi, truc de fou!! Quelle émotion ! Congratulations !!

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    1. merci Sophie!deuxième jour après= j'ai encore du mal à m'asseoir tellement je suis courbaturée!!!

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  6. Hey ben ! Respect ma belle ! En tout cas l'ascension en vaut le coup :)

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    1. merci beaucoup!Je pars pendant trois jours, sans connection mais je risque d'avoir d'autres choses du genre à raconter!

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  7. Hello !

    Super récit :-)

    Ca me donne encore plus envie de faire cette ascension! Je pars pour yogyakarta dans 2 semaines :-)

    Y a-t-il un numéro ou un site internet pour contacter les guides?

    Merci !

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    1. salut paulie, pour ton ascension, pas besoin de te prendre la tête, tu as des agences tout le long de la rue principale à yogyakarta qui proposent toutes le même kit:trajet en voiture (2h) et ascension avec guide + petit-déjeuner.à toi de trouver la moins chère et de négocier tes tarifs.ca tournera autour d'environ 10 à 15 euros départ 22h, retour 11h du mat.voilà, j'espère que ces info te serviront et surtout...bon courage!!

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  8. Super !

    Je rêve de voir Ijen, mais ca va faire une trotte de Yogyakarta :-)

    Merci pour les infos et enjoy the trip !

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